• Fake news archéologique : la « première Britannique noire » venait de… Chypre

    C'était une histoire à laquelle beaucoup de gens avaient envie de croire. En 2016, dans le cadre de la série Black and British, proposée par la BBC, l'historien britannique David Olusoga avait affirmé qu'il existait « une relation durable entre la Grande-Bretagne et les gens dont les origines sont en Afrique ». C'était même le cœur du propos de sa série, comme le nom de celle-ci l'indiquait.

    En guise de preuve irréfutable, l'historien britannique, dès le premier épisode, présentait au spectateur « Beachy Head Lady », une femme qui avait vécu sur le sol britannique vers l'an 200 et dont les restes avaient été trouvés dans l'Essex, non loin d'un club de cricket - puisqu'on est en Angleterre, après tout. Selon le professeur, assisté d'un archéologue, cette femme était noire, d'origine subsaharienne, ce qui en faisait officiellement la « première Britannique noire ». Évidemment, on ne pouvait pas laisser passer ça. La BBC avait alors fait ériger une plaque commémorative apposée sur le mur du club de cricket.

    Ainsi, on allait à toute vitesse dans le sens du récit officiel, assené par des écrivains comme un certain Atinuke, lui-même d'origine nigériane et auteur du récent livre Brilliant Black British History dans lequel il affirme : « Absolument chaque Britannique descend d'un migrant [...] mais les tout premiers Britanniques étaient noirs. »

    Une Chypriote bon teint

    Hélas, trois fois hélas, le réel s'est acharné contre cette belle histoire culturelle. En 2022, Jo Seaman, l'archéologue qui avait analysé les restes de la « Beachy Head Lady », a poussé plus loin son analyse et a modifié son article scientifique en conséquence : « L'étude ADN a montré que, bien qu'elle ait grandi à Eastbourne, ses ancêtres étaient originaires du sud de l'Europe - probablement de Chypre. » Ah, mince, alors ! En attendant que l'on trouve les foules de squelettes de Noirs britanniques qui furent, à ce qu'on raconte désormais, les premiers occupants du territoire, il a bien fallu battre en retraite et dire la vérité. Le conseil local a voté : la plaque a été enlevée.

    M. Atinuke n'avait pas hésité à affirmer, dans son livre, que les îles Britanniques avaient été peuplées de Noirs pendant 7.000 ans et que (coïncidence ?) c'était à ce moment-là que le célèbre site de Stonehenge avait été construit. Malgré l'énormité de ses propos, son livre a été cofinancé par l'Arts Council, sur fonds publics. La vérité génétique est contre lui, mais c'est peut-être parce que la science est raciste, allez savoir. Le Telegraph, qui rapporte l'affaire, rappelle qu'en 2500 av. J.-C., au moment de la construction de Stonehenge, les habitants de l'actuelle Grande-Bretagne étaient des fermiers à la peau claire, originaires d'Anatolie (qui est, les lecteurs de BV le savent sans doute, l'un des deux ou trois foyers génétiques de l'Europe historique).

    L'outre-Manche noyée dans le wokisme

    Nos voisins ont peut-être quitté l'Union européenne, mais ils peinent à larguer les amarres du wokisme. Eux aussi, à la BBC, comme Delphine Ernotte, patronne de France Télévisions, ils décrivent leur pays non pas comme il est mais comme ils voudraient qu'il fût (j'ajoute, par correction grammaticale - Mme Ernotte ne l'avait pas fait -, l'imparfait du subjonctif, cette nuance typiquement française, c'est-à-dire probablement subsaharienne).

    Que ne doit-on pas aux Africains ! Ils ont bâti les relais 5G des Pyramides, la tour Eiffel, le cercle de Stonehenge (probablement une zone de poser pour les soucoupes volantes du Wakanda), ils ont gagné la guerre de 14, inventé la chevalerie et ce sont les premiers Britanniques ! On leur doit bien la CAF et la CMU pour l'ensemble de leur œuvre. Ça paraît la moindre des choses.

    Finalement, quand on se compare, on se console. Ce pays de Wellington et Churchill, que nous adorions détester, nous en viendrons presque à les plaindre.

    Arnaud Florac

    Source : http://bvoltaire.fr


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  • Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’LE CHEF DE DAECH DIT QUE RECULER D'UNE HEURE PROUVE LA FAIBLESSE DES MECREANTS Nous, on a reculé nos montres de 4 siècles!’


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  • Publié par Thomas Joly

     


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  •  Roger Vandenberghe 

    À 24 ans, Roger Vandenberghe avait déjà derrière lui un grand passé de soldat. Adjudant-chef, il était chevalier de la Légion d’Honneur, titulaire de la Médaille Militaire et de 15 citations, dont 6 à l’ordre de l’armée. Sans compter les blessures reçues au combat : 12 au total!

    La vie n’a pas été tendre avec Roger Vandenberghe, né à Paris le 27 octobre 1927 dans un milieu extrêmement modeste. Son père, invalide de guerre d’origine belge étant atteint de turberculose, sa mère, juive espagnole, a du mal à faire vivre la petite famille, d’autant plus qu’elle tombe malade à son tour. Aussi, en 1932, il est placé, avec son frère aîné, Albert, à l’assistance publique.

    Après trois années difficiles en internat, les deux frères sont confiés à deux familles de cultivateurs du village de Castillon d’Arthez, dans le Béarn : Roger est placé chez les Lacomme et Albert chez les Lafitte.

    Les deux enfants peuvent alors s’épanouir. Seulement, Roger donne du fil à retordre à ses instituteurs : à la salle de classe, il préfère battre la campagne, se livrer au braconnage ou encore participer aux travaux des champs.

    En septembre 1939, Roger et Albert perdent leur père, victime de la tuberculose. Leur mère, raflée par les nazis en 1943, meurt en déportation. Un an plus tard, les deux frères entrent dans la Résistance et rejoignent la Compagnie Peillon du Corps Franc Pommiès, qui, au niveau opérationnel, dépend directement du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA), créé par le général de Gaulle à Londres. Ils prennent alors part aux actions de harcèlement des troupes ennemies dans les secteurs de Monein et d’Arthez de Béarn.

    Après la libération du département, Roger est affecté à une unité de surveillance de la frontière franco-espagnole. Puis il rejoint plus tard le Corps Franc Pommiès à Dijon. Début 1945, en Alsace – il n’a alors que 17 ans – il obtient sa première citation à l’ordre du régiment pour avoir une mission de reconnaissance au cours de laquelle il a été blessé.

    À la fin de la guerre, il décide de s’engager dans l’armée. Comme son aîné. Il est alors affecté avec les galons de caporal à la 2e compagnie du 49e Régiment d’Infanterie (RI) avant de se porter volontaire, avec son frère, pour l’Indochine, où le Vietminh vient de lancer ses opérations.
    En janvier 1947, les frères Vandenberghe embarquent avec le 1er Bataillon du 49e Régiment d’Infanterie de Bayonne à destination de l’extrême-Orient. Douze jours après son arrivée, Roger s’illustre à nouveau et obtient une nouvelle citation – sa première en Indochine. Il fait alors preuve de courage à toute épreuve. Et d’audace aussi.

    « Exemple de soldat toujours présent pour les postes difficiles en même temps que meneur au combat. A été depuis le début des opérations dans le secteur de Tourane, volontaire pour toute les missions. S’est particulièrement fait remarquer le 14 février 1947, devant le village de Mienh Beng, en continuant à avancer et à tirer debout sous le feu des défenseurs du village », dit le texte de cette citation

    Le 49e RI étant dissous, Roger et Albert sont mutés à la 10e compagnie du 6e Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC) et commandent chacun une section de supplétifs indochinois. L’un et l’autre se font remarquer par les succès qu’ils obtiennent sur le terrain.

    Le 6 janvier 1948, Roger subit un coup dur : Albert, 22 ans et demi, titulaire de la Médaille Militaire et de 6 citations, est tué au cours d’une opération à Ha Dong. Dès lors, sa détermination n’en sera que davantage renforcée.

    Muté à la 5e compagnie du 6e RIC, le sergent Roger Vandenberghe multiplie les opérations audacieuses avec sa section de supplétifs. Chargé le plus souvent d’effectuer des missions de reconnaissance, avec une certaine liberté d’action, il s’infiltre dans les lignes de l’ennemi, assimile les modes opératoires de ce dernier et développe ses propres tactiques d’une manière empirique. Sa réputation, excellente, est vite établie, ce qui ne va pas sans susciter quelques jalousies…

    Mais, en février 1949, il s’en faut de peu pour que le jeune sergent soit tué au combat : touché à la poitrine – une balle a manqué d’atteindre le coeur -, il est rapatrié en France. Il est fait chevalier de la Légion d’Honneur à l’âge de 21 ans.

    Après plusieurs mois de convalescence, Roger Vandenberghe retrouve l’Indochine et accompli de nouveaux faits d’armes. C’est ainsi qu’en 1951, à la tête de sa section, il ira récupérer le corps du lieutenant Bernard de Lattre de Tassigny, tué à l’ennemi lors de l’attaque de Ninh Binh.

    Plus tard, le père de Bernard, le général de Lattre de Tassigny, alors commandant le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, décide la création des commandos Nord-Vietnam. Il s’agit de mettre sur pied des unités légères avec des supplétifs, encadrés par des sous-officiers et des officiers français. L’objectif est de porter des coups au Vietminh en employant les mêmes méthodes que lui.

    Ainsi, 8 commandos sont d’abord créés. Leur nombre montera jusqu’à 45 au total, dont le commando n°24, confié à l’adjudant-chef Roger Vandenberghe. Ce dernier peut compter notamment sur deux proches : les sergents Puel, un Béarnais issu, comme lui, du 49e RI, et Tran Dinh Vy, un ancien instituteur qui finira, plus tard, colonel de la Légion étrangère.

    Ce commando n°24 multiplie les raids en territoire ennemi, ce qui lui vaut rapidement une solide réputation. Pour ce type de missions, menées dans les environs de Nam Dinh, Ninh Binh et Phu Ly, les hommes de Vandenberghe portent une tenue noire comme celle des paysans indochinois, également adoptée par le Vietminh. Et cela afin de créer de la confusion chez ce dernier… D’où le surnom donnée à l’unité commandée par le jeune sous-officier : les « Tigres noirs ».

    Parmi les coups de mains audacieux de l’adjudant-chef Vandenberghe, l’on peut citer celui où, s’étant fait passer pour prisonnier de ses propres hommes déguisés en soldats du Vietminh, il a attaqué un PC ennemi après avoir parcouru plusieurs kilomètres en territoire hostile. Les documents récupérés à cette occasion renseigneront les forces françaises sur les préparatifs d’une grande offensive planifiée par l’état-major du général Giap.

    « Semant à chaque fois la panique chez 1’adversaire auquel il ne laisse aucun répit, le Commando Vandenberghe lui a infligé en quatre mois des pertes s’élevant à 193 tués et 25 prisonniers. lia récupéré en zone vietminh 8 mortiers, 2 pistolets mitrailleurs, 19 fusils, 5 pistolets, 250 mines, de nombreuses grenades et des documents importants (…). Unité d’élite, d’une ardeur et d’un esprit offensif rarement égalés a contribué à créer en zone Sud un complexe de supériorité générateur de succès et a affirmé au Tonkin la doctrine des troupes de choc de la Première Armée Française », peut-on ainsi lire dans une citation à l’ordre de l’armée attribuée aux « Tigres Noirs » en septembre 1951.

    Cependant, recruter des supplétifs ou parmi d’anciens combattants vietminh faits prisonniers n’est évidemment pas sans risque. Et l’adjudant-chef Vandenberghe, qualifié de « meilleur soldat d’Indochine » par de Lattre, le paiera de sa vie.
    Le 5 janvier 1952, le sous-lieutenant Nguien Tinh Khoï, fait prisonnier quelques mois plus tôt alors qu’il servait dans les rangs vietminh avant de rejoindre le commando n°24, assassine l’adjudant-chef Vandenberghe de la plus lâche façon qui soit en lui tirant dessus dans son sommeil. Le sergent Puel connaîtra également le même sort.

    « Jeune chef de guerre de 24 ans, au passé légendaire d’un courage hors de pair et frisant parfois la témérité, qui a porté de rudes coups aux rebelles au cours de quatre ans de séjour dans le Nord Viet-Nam, à la tête de son commando, dont il avait fait un magnifique instrument de combat grâce à sa valeur personnelle et son sens du commandement. (…) Restera pour tous un magnifique exemple de devoir et d’abnégation poussé jusqu’au suprême sacrifice », peut-on lire dans le texte de la citation qui lui sera décernée à titre posthume.

    Pour en savoir plus : « Vandenberghe, le seigneur du delta (Le Livre de poche)« , par Erwan Bergot

     
     

     


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